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L'escapade bitteroise
Pour un barbecue arrosé

     Il fallait être méchamment motivé pour arriver à se lever en ce dimanche 10 novembre 2002. Dehors, il pleuvait sans discontinuer depuis la veille, et on serait volontiers resté bien au chaud sous la couette à rien faire. Mais non, on avait prévu tout autre chose, on avait prévu de faire un tour en bécane, et ça valait sans doute la peine de se bouger le train, de sortir de son lit aux aurores, de mettre les pieds sur le carrelage glacé de la salle de bain, de se prendre une douche, un p'tit déj, et tout ça en moins d'une demie heure pour être au rendez-vous à Candie à 9 heures.

     Par deux fois en 15 jours ma moto s'était transformée en SV325 à cause de la pluie qui noyait la bougie du cylindre avant, j'avais donc décidé de réagir et la veille de la balade, j'avais bricolé un truc de fortune avec une équerre, un bout de tôle en alu et deux rivets. Comme j'étais à peu prés sûr qu'on allait avoir un temps de bidet, je m'étais dit que ce serait l'occasion rêvée de valider le concept en conditions réelles, et j'ai même poussé le vice jusqu'à profiter du dimanche matin pour faire un petit tour d'une trentaine de bornes avant d'arriver à Candie, histoire de voir si mon montage tenait le coup. Je crois bien que j'étais le seul motard de la région à faire exprès de rouler dans toutes les flaques d'eau que je pouvais trouver, et si il y en a qui m'ont vu faire mon petit manège, il ont du se dire que j'avais grillé un fusible.

     On s'est donc tous retrouvés comme prévu à Candie ; il y avait Jean-Nono et Pat, Vincent et Carole, Damien, Julie, Fabrice qui étrennait son nouveau SV jaune, Mag, Tonio, Jul avec son Hornet tout neuf encore en rodage, Seb, Matthieu, Sylvain (sans son SdS favori Marie France), Delphine qui avait récupéré son Monster, Thierry et Defi en SuperTénéré dont c'était la première balade avec les MTs, et moi-même. Comme quoi, la pluie n'avait pas effrayé tout le monde ; les Motards Toulousains n'ont pas du jus de navet dans les veines ! (fallait-il encore le prouver ?)

     Quand nous sommes partis, Damien a pris la tête du convoi pour nous emmener sur la route de Revel. On s'est arrêtés pour un premier ravitaillement essence à une station en sortie de Montaudran, ce qui nous a donné l'occasion de partager quelques premières impressions sur les conditions météo : " Quel temps de merde " allait probablement être la phrase récurrente de la journée. Pour ma part je constatais avec satisfaction que je roulais toujours sur mes 2 cylindres malgré toute la flotte qu'on venait de se prendre sur la rocade. On est reparti et on a roulé en convoi serré jusqu'à Revel où on s'est arrêté dans un petit troquet pour prendre un café, histoire de se réchauffer un peu. La patronne a littéralement halluciné quand nous avons envahi son troquet, dégoulinant de flotte, à poser nos casques et nos blousons trempés un peu partout, et monopoliser toutes les tables libres. C'est Carole qui nous a offert le café, c'est grand c'est beau c'est généreux, c'est l'esprit Motards Toulousains, ça assure, j'adore.

     Quand on est reparti de Revel, la pluie avait cessé, à un moment j'ai cru que c'était fini pour de bon mais c'est retombé de plus belle, il y a vraiment eu des moments où on aurait cru se prendre de vrais seaux de flotte, on voyait à peine la route, on se suivait en file indienne, n'ayant pour seul point de repère que le feu de position de celui de devant. Le casque envahi de buée, même visière entrouverte, j'arrivais même pas à voir mes compteurs. Heureusement que la route était assez rectiligne, sinon, ça aurait été infernale : un véritable concours de glisse avec une canne blanche. A un moment donné, dans un virage, il y avait des flèches de rabattement peintes en plein milieu de la route : ça a fait swiiiip « oh putain », swiiiiiiiiip « merd' merd' merd' », swiiiiiiip « ce coup-ci je m'y mets ! »... Finalement c'est passé, je sais toujours pas comment. Toute cette flotte, c'était devenu tellement soûlant qu'on a fini par faire une pause sous un minuscule Abribus un peu après Mazamet, en espérant que ça se calme un peu, mais ça tombait toujours autant. Le plus étonnant dans cette affaire, c'est qu'on a même réussi à croiser d'autres motards sur la route : comme quoi, on n'était pas les seuls déglingos à rouler en moto par ce temps de bidet.

     Quelques centaines de mètres cubes de flotte plus tard, juste en arrivant à St-Pons-de-Thomières, la pluie a cessé, on a commencé à voir du ciel bleu, du soleil, et la route était enfin praticable. Et ça tombait bien parce que ça aurait été dommage de rater les 20 bornes entre St-Pons et St-Chinian, une annexe du paradis des motards, un truc spécialement conçu pour user les bords des pneus (voir quand même le carton rouge). Et ça a pas loupé. Depuis le matin qu'on se traînait sous la pluie, on sentait bien que les bécanes étaient en manque de wabros wabros, et quand j'ai vu le B12 de Vincent et la SV jaune de Fabrice me dépasser à toutes blindes pour rattraper le TRX, je me suis dit « bah allez, on va les suivre ». C'est comme ça que je me suis retrouvé dans une échappée où ça dépotait sévère. Pas très rassuré au début à cause de passages à l'ombre qui menaçaient d'être encore humide, j'ai un peu lutté pour raccrocher les 3 arsouilleurs de devant, mais il a pas fallu longtemps pour que la cavalerie du SV se réveille et que ça commence à angler proprement. Derrière, je ne sais pas trop comment ça roulait mais comme ils n'étaient pas très loin, ça ne devait pas être triste non plus (Dis-donc Jul, c'est comme ça que tu fais ton rodage ?) On s'est arrêtés juste avant St-Chinian, pour recoller le groupe. On en a profité pour virer les combi pluie, essayer de faire un peu sécher nos fringues, et discuter... « t'attaquais, toi ? »

     C'est Jul qui a ouvert la route jusqu'à la maison de Titi, où celui-ci nous attendait comme prévu. Nous sommes arrivés vers 13 heures et un bon apéro en terrasse nous tendait les bras. A table, excellente ambiance, comme d'habitude : les MTs sont de joyeux lurons. Pendant le repas, Jul s'est aperçu qu'il avait oublié son appareil photos sur le comptoir du troquet de Revel. Il en sera quitte pour y retourner plus tard, en espérant qu'il n'aura pas disparu (l'appareil photo, pas le troquet).

     En milieu d'après-midi, on repart de chez Titi, et ce dernier se joint à nous pour nous faire découvrir les petites routes de l'arrière pays Biterrois. Le jour commençait à décliner mais on a quand même eu le temps de tourner un peu, faire quelques petites routes bien viroleuses mais aussi un peu tape-cul (les passagères ont apprécié). Alors qu'on s'était tous entassés à un stop après une petite spéciale où ça avait bien roulé, Delphine m'a fait signe de jeter un oeil sur ma gauche : deux fourgons de la gendarmerie venaient de se garer sur le côté, les bleus en sont descendus et l'un d'entre eux est venu me parler (avec l'accent du coin, absolument irrésistible) :

" Bonsoir, gendarmerie nationale... C'est une concentration ou quoi ?
- Non non, juste une petite ars... balade entre amis
- Hum, et vous allez où comme ça ?
- Ben là, on va rentrer sur Toulouse...
- C'est pas vraiment la route !
- Ouimaiheeeeu, on prend des chemins détournés, c'est pour ça .
- Hum, allez circulez "

     Ouf, il a pas regardé nos bécanes, sinon il aurait pu en aligner quelques-unes. On a tracé sans attendre, on a continué notre petite visite, passant pas loin du lac de Salagou et on s'est arrêté quelque part près de Clermont-l'Hérault pour une petite pause clope juste avant qu'il fasse vraiment nuit. Après discussions, on a décidé de rentrer sur Toulouse par le chemin le plus simple, sachant qu'on risquait en plus de retrouver la pluie : l'autobeurk. Titi nous a accompagné un bout de chemin vers Béziers (j'avoue que je ne sais plus trop où exactement, depuis qu'on était parti de chez lui, on a tellement tourné que j'avais un peu perdu mes repères) et on a pris l'autoroute à Béziers. 180 bornes jusqu'à Toulouse... pffff, c'est nul l'autobeurk, ça fait les pneus carrés. Pour casser la monotonie, on faisait des pointes de temps en temps : c'est comme ça qu'à un moment j'ai vu et surtout entendu passer le TRX à bloc, ça faisait un espèce de " BRAAAAAA " rauque à tout faire trembler dans un rayon de 50 mètres !!! Il devait être quelque chose comme 21 heures quand on est enfin sorti de l'autobeurk. D'un certain côté on a eu du bol : on n'a pas eu de pluie. Au dernier arrêt juste après le péage, le groupe s'est scindé en deux : ceux qui rentraient directement chez eux et ceux qui allaient s'empoisonner au McDo de Labège. Là, on a fait la queue 20 bonnes minutes avant d'arriver au comptoir et on est allé bâfrer en terrasse, dans la nuit, le froid et sur des tables qui s'étaient pas encore remis des pluies de la journée (c'est tellement mieux).

     L'air de rien, on était tous un peu fatigués, alors on a pas tardé et on est rentré. Après 500 bornes dans la journée, il était 23 heures passées... rhaaaaaa, dodo !

     Merci à tous d'avoir été là, et tout particulièrement à Titi et à sa famille pour nous avoir accueillis chez lui, dans cette belle région qui bénéficie d'un micro-climat à la limite de l'agaçant pour les Toulousains que nous sommes.


Bilou (2*325 cm3... tests de validation : OK. Demain je brevétise, j'homologue et je deviens riche )

Nota: Pas de photos car Jul a oublié son appareil numérique à la pause café....il est vraiment phénoménal...

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